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dimanche 12 mai 2013

Le wahhabisme et sa volonté de dominer le monde arabo-musulman : une menace en Méditerranée ?


 

 Huntington avait tort . Le clash prevu ne concerne pas les civilisations entre elles , mais s'applique au moins , aujourdhui , au sein meme de l'islam dans le monde arabo-musulman .

Ce sont des composantes archaïques et rétrogrades du monde musulman qui tentent d’imposer leur loi à d’autres croyants musulmans, dont la foi s’exprime de façon différente, visiblement plus sereine, ouverte et humaniste, tout en affichant leur respect des préceptes du Livre saint. Il convient de s’alarmer de cette situation soutenue par des stratégies d’influence venues d’un ailleurs étranger à la région méditerranéenne, car elle constitue une menace tant pour les pays visés que pour leurs voisins, y compris non musulmans.
Le constat
Les révoltes arabes ont fait naître, dans les pays qui ont connu le renversement de leur régime politique, un grand espoir de liberté, de dignité et d’émergence de la capacité égale des citoyens de participer aux choix politiques qui président à leur destin. Dans les faits, ces révoltes ont conduit à l’accession au pouvoir de mouvements politiques islamistes qui se sont révélés répondre à une certaine aspiration des citoyens à moins de corruption, à plus d’équité ainsi qu’à un renforcement de la valorisation de leur identité arabo-musulmane. Il est certain que cette région, qui depuis les indépendances a connu la domestication du fait religieux par les pouvoirs autoritaires,  éprouve une religiosité intrinsèque qui la met en résonance avec les démarches de certains pays du Golfe arabe, prônant le retour aux sources de l’islam et la rend vulnérable aux instrumentalisations extérieures. La chaîne Al Jazeera et son prédicateur vedette, Al Qaradawi, en constituent l’un des vecteurs(1).
Deux ans après les premiers soulèvements, force est de constater que ces bouleversements ont, avec la complicité active des nouveaux gouvernements ou en raison de leur incapacité à contrôler les ailes les plus dures de leur parti, ouvert la porte à des composantes politiques le plus souvent brutales et violentes, drapées dans leur version du religieux pour promouvoir un retour à un passé idéalisé sans rapport avec les réalités actuelles. Ces composantes, sous des formes diverses(2), y compris djihadistes, se réclament toutes du wahhabisme(3), mouvement politico-religieux saoudien fondé par Mohammed ben Abdelwahhab, qui estimait que l’islam devait être ramené à sa forme originelle, selon son interprétation du Coran et des Hadiths, différant ainsi des autres doctrines de l’islam, très largement majoritaires. Les wahhabites rejettent tous les autres courants de l’islam qu’ils considèrent comme hérétiques.
En Tunisie, Libye, Egypte, Syrie, à des niveaux divers et en fonction des situations politiques, nous observons :
- L’établissement de régimes autoritaires sous l’impulsion des islamistes prônant ou favorisant les règles et usages wahhabites et/ou lutte des milices islamistes armées contre le pouvoir, élu comme en Libye ou imposé comme celui d’Assad, tout en s’affrontant aux autres composantes laïques ou non wahhabites pour imposer leur domination.
- L’apparition de brigades réprimant des comportements jugés non conformes aux critères wahhabites, pourchassant les attitudes jugées licencieuses entre hommes et femmes.
- La destruction de mausolées, d’églises ou de mosquées non rattachées au wahhabisme, le squat de mosquées, la condamnation des fêtes et célébrations religieuses de rite malékite, l’agression contre les manifestations artistiques et festives sortant des codes salafistes.
- Des actes violents allant jusqu’à l’assassinat de personnalités progressistes, des actions contre des manifestants non religieux et des incidents dévoilant l’existence d’armes et de mouvements terroristes se réclamant du djihadisme.
-L’accroissement des actions d’intimidation et d’humiliation contre les étrangers, les chrétiens, spécifiquement les coptes, les juifs, mais également contre les chiites, les alaouites, les soufis.
- La prolifération des conférences de chouyoukh wahhabites, la création d’associations religieuses fondamentalistes, la multiplication de prêches salafistes, la multiplication des visites de chouyoukh du Golfe, tout cela dans des régions de tradition  étrangère au wahhabisme.
Les pays n’ayant pas connu de révoltes subissent également cette volonté de domination wahhabite. Au Bahreïn, l’Arabie Saoudite et les autres Etats du Golfe conduisent une répression meurtrière contre un mouvement de protestation chiite  opposé au pouvoir sunnite minoritaire. La monarchie saoudienne a volé au secours de son allié, prétextant de l’instrumentalisation de la rébellion par  l’Iran chiite et craignant sans doute de voir s’exacerber l’opposition chiite dans le royaume wahhabite. Le Liban est depuis longtemps confronté à cette pression qui s’exerce le plus souvent à travers les camps palestiniens à Tripoli, bien sûr(4), mais aussi en d’autres sites.
Au Sahel, plus précisément au Mali, ces mouvements, sous le drapeau de milices islamistes alliées à des bandes de trafiquants ou de terroristes se réclamant en partie d’Al Qaîda, ont élargi leur zone d’action. Après avoir conquis le nord du pays, le soumettant à des règles rétrogrades appuyées sur une vision de la  charia interprétée dans son acception la plus archaïque, ces mouvements ont entrepris d’occuper le Sud en détruisant, au passage, les fondements identitaires et religieux des populations locales : destruction des mausolées et de documents historiques et religieux, application brutale de la charia dans une version fondamentaliste étrangère aux us locaux, etc.
Le Maroc, peu après l’explosion des révoltes arabes en 2011, a été démarché pour rejoindre le club des monarchies arabes du Golfe : le Conseil de coopération du Golfe. La Jordanie, elle-même épargnée par ces révoltes jusqu’à aujourd’hui, plus perméable sans doute aux influences du Golfe, faisait acte de candidature spontanée au Conseil de coopération du Golfe arabe (CCEAG).
L’Algérie, où le régime a su se préserver du mouvement des révoltes arabes, à la fois pour des raisons liées à son histoire récente mais aussi compte tenu des structures du pouvoir, semble également sous la pression de cette volonté dominatrice wahhabite. Elle se retrouve désormais avec des combattants salafistes rescapés des combats internes des années 1990, notamment dans le Sud, sur ses frontières avec le Sahel, et ceux-ci ont fait la liaison avec les mouvements opérant hors de ses frontières. Néanmoins, si des tentatives de créer un parti d’obédience wahhabite sont apparues, celles-ci ne semblent pas en mesure d’atteindre leur objectif.
Ces divers événements ne peuvent pas être innocents et il est difficilement imaginable qu’ils ne soient pas reliés. Ils relèvent d’une même dynamique. Quelle stratégie sous-tend ces démarches ? A partir de ce constat, il est difficile de ne pas identifier une volonté stratégique qui peut s’exprimer selon les trois priorités suivantes :
- Tout d’abord, sous couvert d’un retour à la «vraie foi», soumettre les populations à des exigences reposant sur une interprétation archaïque des textes fondamentaux et ainsi, à travers ce carcan qui règle le quotidien de tous les instants, étouffer toute velléité des individus de recherche d’autonomie, de libre arbitre et d’ouverture au monde(5). Les concepts mêmes de démocratie, de droits de l’homme, d’équité homme-femme, de liberté de conscience, d’égalité entre les êtres humains sont de facto hors la loi.
- Ensuite, imposer la loi divine selon son interprétation wahhabite comme seule et unique référent du pouvoir. Ainsi, les autres expressions de l’islam étant écartées, le pouvoir est étroitement lié à la source du wahhabisme, ouvrant la voie à un califat musulman englobant le monde arabo-musulman, voire plus si affinités, qui assure la domination religieuse et donc politique par cette source(6). Le danger de la reproduction des révoltes nées dans des pays non féodaux est ainsi écarté(7).
- Si les monarchies ont, semble-t-il, constitué des remparts contre les soulèvements, il convient aussi de s’assurer qu’elles ne puissent pas être contaminées par l’émergence de ce si mal nommé Printemps arabe. Pour cela, il est imaginé de rassembler ces monarchies dans une alliance(8) qui aurait pour avantage de regrouper les  pays à faible démographie du Golfe avec d’autres, plus peuplés, au Maghreb ou au Proche-Orient, pour faire bénéficier l’ensemble non seulement de la disponibilité de masses humaines mobilisables, mais aussi de moyens militaires organisés et entraînés de leurs forces armées.
Cette stratégie n’est évidemment pas affichée, d’autant plus qu’elle est l’objet d’une concurrence entre l’Arabie et le Qatar(9), qui jouent cependant la même partition pour leur bénéfice propre et pour celui des Etats-Unis : le containment de l’Iran. Ces Etats poursuivent des politiques différentes avec des partenaires parfois distincts(10) et des priorités occasionnellement divergentes(11), mais étroitement déterminées par les rapports existant entre ces pouvoirs et les oulémas qui sont sensiblement différents.  Elle est d’ores et déjà dénoncée par les responsables les plus éclairés. Cela apparaît dans des travaux  universitaires(12), des déclarations politiques ou sur des sites internet dont nombreux sont l’émanation de musulmans qui s’insurgent contre ce qu’ils vivent comme une violence faite à leur propre foi : «Ce groupe (les wahhabites) qui se nourrit d’ignorance dans la croyance, d’extrémisme dans le dogme et de violence dans l’action, ne réussit à diffuser sa propagande que grâce aux richesses des pétrodollars.»
(13) Mais il est plus pertinent de faire référence à des hommes de religion, tel le cheikh Chemseddine Baroubi Al Jazaïri, célèbre imam algérien, qui n’hésite pas à mettre en garde les Tunisiens contre «l’invasion du wahhabisme»(14 ). Il est aussi possible d’évoquer la création, le 31 janvier 2013 à Alger,  de la Ligue des oulémas du Sahel destinée à «combattre l’extrémisme, le fanatisme et la criminalité» et  à «trancher les questions de la religion et éviter ainsi le recours à des canaux et des pensées qui sont loin de refléter notre ouverture sur le monde, notre pratique religieuse et nos références théologiques». Les conclusions de cette rencontre fondatrice dénoncent ainsi «les crises qui touchent le monde musulman constituent une atteinte à ses références religieuses, à son unité territoriale et à ses principes fondamentaux»(15).Une stratégie apparaît donc, visant à imposer une certaine vision obscurantiste de l’islam, une domination religieuse et donc politique par une seule source de pouvoir et enfin un modèle unique de gouvernance monarchique pour le monde arabo-musulman.
Qui soutient ces modes d’action ?
Cependant, ces modes d’action nécessitent des soutiens financiers puissants, à la fois pour recruter des hommes, combattants(16) ou militants, mais aussi pour disposer de moyens logistiques, d’armes et de relais. Ces soutiens, évidemment discrets compte tenu à la fois de leurs objectifs peu avouables et de leurs méthodes d’intervention, ne dédaignant de plus ni la violence ni le terrorisme, sont délicats à identifier.
Compte tenu des stratégies évoquées, il est aisé d’imaginer où se situent les centres fournisseurs de soutien.
Ils sont d’ailleurs régulièrement évoqués dans la presse, tant lors des commentaires sur les attentats du 11 septembre 2001, que lors des révoltes arabes ou de l’intervention au Mali.
De fait, les fonds mis à disposition ne relèvent pas forcément de la puissance publique officielle, mais d’initiatives prises par des hommes qui se trouvent plus ou moins proches du pouvoir (17 ).
Ce soutien, venant du Qatar ou d’Arabie Saoudite est, par nature, très discret. Il a été régulièrement dénoncé en Tunisie, comme s’exerçant auprès des salafistes, en Libye au profit des milices de l’Est, en Egypte à l’avantage du parti Al Nour, en Syrie en appui aux Frères musulmans et à diverses autres mouvances, armées ou non, comme Jabhat Al Nosra ou Ahrar Al Sham encore plus radicaux, etc.
Ce soutien est également observé au Mali au profit  de Ançar Eddine (proche d’Al Qaîda au Maghreb islamique) et du Mujao (Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest). Il n’est pas inintéressant de relever que le Qatar, dont la section du Croissant-Rouge a été particulièrement active au Sahel, est l’un des rares pays à avoir déclaré officiellement son opposition à l’intervention armée française, au profit et à la demande du Mali confronté à une tentative de conquête par une alliance de circonstance de mouvements terroristes, mafieux et islamistes.
D’autres voies, plus transparentes, permettent également ce type de soutien à travers l’aide à la construction d’édifices et de centres religieux à l’étranger, dans lesquels est souvent prêché le wahhabisme, ou le financement de chaînes de télévision pratiquant également le prosélytisme(18). Des bourses sont généreusement attribuées à des  ressortissants arabes, invités à étudier la religion islamique dans les universités, dont «une fois diplômés, la grande majorité de ces étudiants, sous influence wahhabite, rentre prêcher cette version de l’islam dans leurs pays respectifs, tandis que les meilleurs d’entre eux deviennent des salariés du royaume  saoudien». Même s’il est difficile d’apporter des preuves tangibles de ce soutien aux mouvements d’inspiration wahhabite, il est évident que la multiplicité des soupçons, sur des théâtres aussi divers que la Tunisie, la Syrie, la Libye ou le Mali, ainsi que les faisceaux de présomption reposant sur les prises de position  officielles ou d’organismes liés aux pouvoirs, constituent des éléments convaincants étayant la crédibilité de cette volonté.  
Quel danger pour le monde euroméditerranéen ?
Au demeurant, il est légitime de s’interroger sur l’importance que cette stratégie peut avoir sur les intérêts français et plus largement européens car à défaut de menace, voire de risques, la question pourrait apparaître aux Européens comme indifférente. Malheureusement, cela ne semble pas être le cas.
- Tout d’abord, ces soutiens financiers profitent à des acteurs qui, bien qu’éloignés de l’Europe, agissent contre ses intérêts. C’est le cas des groupuscules fondamentalistes sectaires et potentiellement violents, notamment au Pakistan ou en Afghanistan, mais aussi en Afrique subsaharienne.
- Sur le pourtour méditerranéen et dans l’Afrique francophone, les désordres, engendrés par cette volonté d’imposer la règle wahhabite aux populations, mettent en péril les intérêts européens, mais aussi l’existence même de liens historiques, tout en créant les conditions d’un accroissement important de l’émigration qui fatalement se dirigera majoritairement vers la France. Les déstabilisations qui en découleront, y compris du fait des échecs économiques attendus, seront propices à la défaillance des Etats et donc à l’émergence de zones en déshérence ou de non-droit, traditionnellement favorables  au développement de bases terroristes. La crise au Mali donne une illustration instructive de ce qu’aurait pu devenir ce pays, entraînant avec lui les pays frontaliers, vers un avenir de soumission à des règles archaïques, imposées par la violence, sans aucune tolérance pour les non-wahhabites et bien évidemment sans respect de la dignité ni des droits humains.
- Sur le territoire français ou européen, les conséquences d’une immigration massive ne manqueraient pas de déstabiliser les équilibres sociaux déjà bien fragiles. Les liens familiaux existants avec les pays d’origine des citoyens européens arabes entraîneraient inévitablement de leur part des engagements partisans, sources de tensions internes entre mouvances immigrées, sans écarter l’accroissement du risque terroriste visant à infléchir les positions de la France dans telle ou telle direction.  Enfin, l’expansion dans nos populations d’une doctrine archaïque en tous points opposée(19) aux valeurs fondamentales de l’Union européenne et de la République, au détriment de l’islam traditionnel des pays d’origine de nos concitoyens arabes, n’est pas favorable au renforcement de l’harmonie du peuple français, et plus largement européen.
La France et l’Europe, dans une mesure assez similaire, sont directement concernées par cette stratégie visant la soumission du monde musulman africain et proche-oriental à cette volonté wahhabite. Si cette stratégie devait atteindre ses objectifs, nous aurions à faire face à un renforcement des menaces pesant sur nos intérêts tant domestiques qu’internationaux. Nous serions également confrontés à un environnement immédiat fait de pays dépendants de pouvoirs éloignés, enfermés dans des rapports sociaux frustrants, intolérants à toute présence autre que celle  soumise à  leurs préceptes religieux et fermés aux influences étrangères.
Certes, il est possible de trouver des exemples de situations de ce type déjà existantes et cela sans dégât majeur sur les relations internationales... Mais ces solutions sont-elles adaptables à des pays autrement plus peuplés et dont les ressources, même en supposant une aide venant d’ailleurs, sont totalement sous-dimensionnées pour pouvoir, comme dans les pays visés, satisfaire les  besoins des habitants ?
En conclusion, il est temps d’interroger nos partenaires à l’origine de cette volonté stratégique et de leur faire valoir la nécessité de prendre en compte nos intérêts, de façon à trouver des solutions équilibrées et responsables qui nous permettent de poursuivre, dans la sérénité et sans accroître les risques auxquels nous sommes exposés, des relations sereines. Les arguments utiles à une telle négociation existent, mais mériteraient sans doute une concertation européenne, voire occidentale.
Il est quand même paradoxal que la France entretienne un accord de défense, et des exercices d’entraînement quadriennaux fort coûteux(20), avec un certain pays qui est soupçonné d’agir contre nos intérêts. De même les Etats-Unis n’ont, semble-t-il, pas beaucoup modifié leurs relations avec l’Arabie Saoudite après les «attentats du 11 Septembre» et leurs alliances dans la région(21) sont souvent difficilement compréhensibles.
A défaut, il suffira peut-être de s’en remettre aux sociétés du Sud. Celles-ci montrent déjà, notamment en Tunisie, Algérie et Syrie, qu’elles peuvent se dresser contre ces agissements si contraires à leurs traditions, à leurs convictions, à leur ouverture au monde et à leur foi. Avec le même souci, semble-t-il, la Turquie inquiète de la remise en cause des acquis de la révolte de la dignité,  multiplie les dons et conventions visant à renforcer les moyens d’action gouvernementaux en Tunisie.
Mais une telle indétermination occidentale conduirait sans aucun doute, à l’occasion de ces rebellions pour la dignité,  à des dégâts humains moralement insupportables dans des pays qui nous sont si proches.

Par Jean-François Coustillière : consultant indépendant Associé au groupe d’analyse JFC Conseil

Jounal AL WATAN le 12/05/2013

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